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André Marty : quelques repères

André Marty et les Brigades internationales

Reperes

Marty : quelques repères

Texte de Claude Pennetier

 

Né à Perpignan (Pyrénées-Orientales) en 1886, André Marty resta attaché à la Catalogne française, à son histoire et à sa langue. Son père avait participé à la Commune de Narbonne de 1871, et, pour échapper à la répression, était parti en exil en travaillant comme cuisinier. Sa famille le poussa à faire des études. Bachelier-es-sciences, ce qui était peu courant dans son milieu, élève de l'École supérieure professionnelle, il se passionna pour la mécanique. Ouvrier chaudronnier en cuivre, très qualifié, il était, vers 1907, membre de la Franc-maçonnerie et sympathisant du syndicalisme révolutionnaire comme du mouvement libertaire. Il entra dans la marine en 1908, où sa grande taille, son savoir, son sérieux, son autorité, en firent un ingénieur-officier en 1914. Il avait gardé clandestinement des contacts avec les milieux syndicalistes et maçonniques. C'est donc en toute conscience politique qu'il tenta d'empêcher son bateau, le Protêt, de participer à une action militaire contre les bolcheviks d'Odessa en avril 1919.

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La foule, à sa sortie de prison

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Affiche électorale

 Son image forte, à Paris comme à Moscou, en fit très vite un dirigeant du Parti communiste, un député puis un conseiller municipal de Paris. Secrétaire de l'Internationale communiste de 1935 à 1943, il réussit à empêcher que la répression stalinienne ne touche les rangs français.

 

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Marty et Dolores Ibarruri

Il eut un rôle de premier plan dans l'organisation des Brigades internationales, tentant de transformer une troupe de volontaires en une armée, et laissant de ce fait une image d'autorité excessive. En fait, Marty fut peu associé à la répression stalinienne, qui restait sous la responsabilité des services soviétiques.

 

De retour à Moscou, il fut le principal dirigeant français présent en URSS, Maurice Thorez restant dans une semi-clandestinité. Il demandait à être envoyé en France et affirmait que ceux qui auraient conduit la résistance sur le terrain auraient à la Libération la légitimité politique. Après la dissolution du Komintern en 1943 et l'affirmation du rôle politique d'Alger, Staline le laissa partir en Algérie, où il fut un des trois secrétaires du PCF.

La tension déjà ancienne avec Maurice Thorez ne pouvait que se renforcer après la Libération. Marty utilisait des réseaux kominterniens pour tenter d'affaiblir la position de Thorez en URSS. Celui-ci profita de sa convalescence au pays de soviets pour charger Jacques Duclos et Léon Mauvais de l'exclure et de le déconsidérer, dans la plus pure méthode stalinienne. S'il fut le premier à se refuser à l'autocritique en 1952-1953, s'il tenta de regrouper des soutiens, Marty, plus bolchevik que stalinien, en exil dans les Pyrénées-Orientales, fut broyé par la machine communiste et mourut quasi seul en 1956.

 

 

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