Journalill..jpg

Marty et l'Espagne : chronologie croisée

André Marty et les Brigades internationales

Marty et l'Espagne : chronologie croisée

Etablie par Edouard Sill

 

1886-1931

6 novembre 1886 Naissance d'André Marty à Perpignan.

1914 - 1918 Officier mécanicien, André Marty sert à bord du torpilleur d’escadre Protêt en Méditerranée. L’Espagne demeure en dehors du conflit mais connaît en 1917 des grèves insurrectionnelles.

16 avril 1919 Mutinerie d'une partie des marins français en mer Noire. André Marty avait été arrêté trois jours plus tôt, sa libération est réclamée par les mutins. Il est condamné en juillet 1919 à vingt ans de travaux forcés.

1923 André Marty est libéré. Entre-temps, il a été élu sur plusieurs listes municipales en France.

17 septembre 1923 L’Humanité annonce l’adhésion d’André Marty au PCF (antidatée au 16 avril 1919). Élu député et premier voyage en URSS l’année suivante.

1925 - 1932 Élu au comité central du PCF puis au Bureau Politique, président d’honneur du Secours Rouge International. De nouveau condamné pour activités antimilitaristes, il est élu conseiller municipal à Paris. Libéré, il effectue une première mission de cadre du Komintern en Espagne en mars 1931, avant de représenter à Moscou le PCF au CE de l'IC.

14 avril 1931 Proclamation de la Seconde République espagnole. Exil du roi Alfonso XIII en Italie.

 

1933-1935

30 janvier 1933 Hitler est nommé chancelier.

14 octobre 1933 L'Allemagne quitte la SDN.

6 - 12 février 1934 Crise du 6 février en France, suivie de la manifestation unitaire le 12 du même mois, point de départ de l’unité d’action antifasciste débouchant sur le pacte de rassemblement de front populaire.

12 - 16 février 1934 L’Autriche est en guerre civile. Défaite des forces de gauche, instauration d’un régime dit « austrofasciste ».

27 Juillet 1934 Signature du pacte d’unité d’action antifasciste entre la SFIO et le PCF

Juin - octobre 1934 Grèves insurrectionnelles en Espagne. En octobre, suite à l'entrée au gouvernement de la droite conservatrice, les syndicats décrètent une grève générale tandis que la Catalogne proclame son autonomie. Dans les Asturies, l'Alliance ouvrière réunissant syndicats et partis marxistes se soulève contre la République et proclame une commune révolutionnaire le 5 octobre. L'État reprend le contrôle par la force, envoyant l'armée d'Afrique mater la Commune des Asturies. Défaite en une semaine, l'insurrection se solde par de nombreux morts et des milliers d'arrestations.

Novembre 1934 André Marty auteur d’un rapport sur « Les enseignements de la guerre civile en Espagne » pour l’IC.

25 juillet - 21 août 1935 Le VIIème et dernier congrès de l’Internationale communiste conduit par Dimitrov développe la stratégie de Front populaire du pain, de la paix et de la liberté. André Marty, pourtant rétif à cette forte inflexion stratégique, est nommé secrétaire de l’Internationale Communiste.

3 octobre 1935 Invasion de l’Éthiopie par l’Italie.

 

1936

Janvier Signature du pacte de front populaire en Espagne.

16 février Victoire des listes de la coalition de Front populaire en Espagne.

7 mars Remilitarisation de la Rhénanie par l’Allemagne.

3 mai Victoire des listes de la coalition de Front populaire en France.

13 juillet Assassinat du député monarchiste espagnol José Calvo Sotelo.

17 - 18 juillet Rébellion militaire en Espagne. La totalité des garnisons espagnoles se soulèvent contre l'autorité gouvernementale.

18 - 22 juillet La rébellion échoue ou est écrasée dans la plupart des centres urbains de la moitié est du pays, sauf à Majorque, par l'armement de la population et la loyauté de certains corps. Le Maroc espagnol et les Canaries sont entièrement contrôlés par les rebelles, comme le quart nord-ouest du pays, la Navarre et les centres urbains d'Andalousie.

Juillet Les colonnes miliciennes quittent Madrid, Valence et Barcelone, le front commence à se formaliser au Pays Basque, en Aragon, sur les Sierra autour de Madrid. Oviedo, Saint-Sebastien, Huesca, Sara-gosse et Teruel sont assiégées par des colonnes gouvernementales, basques ou catalanes. L'Armée d'Afrique de Franco gagne la Péninsule grâce à un pont aérien italien.

25 juillet Embargo français sur les armes à destination de l’Espagne.

8 août Déclaration franco-britannique appelant à une politique de non-intervention.

mi-août André Marty est à Madrid. L’ensemble des secteurs de l’antifascisme italien orga-nisent des envois de volontaires vers l’Espagne. Premières formations internationales en Aragon et au Pays Basque.

19 août Début des procès de Moscou, en quatre vagues jusqu’en mars 1938.

27 août Premières bombes allemandes sur Madrid.

5 septembre Après d'intenses combats, la ville frontière d'Irun tombe aux mains de milices navarraises. La frontière catalane constitue le dernier accès de l'Espagne à la France.

9 septembre Première réunion du Comité de non-intervention, dit Comité de Londres, qui rassemble vingt-cinq pays européens.

Septembre Une dizaine de formations internationales se sont constituées en Catalogne en liaison avec les principales organisations ouvrières de Catalogne.

Septembre Thorez est à Moscou où il fait part du profond désir de nombreux militants de gagner l’Espagne pour combattre.

18 septembre Après la décision de Staline d’apporter un soutien militaire soviétique à l’Espagne républicaine (Opération X), le Komintern adopte un projet ambitieux de compagne mondiale de solidarité avec l’Espagne républicaine dans le cadre d’une mobilisation unitaire de front populaire. Un des points stipule l’organisation d’une colonne de combattants volontaires étrangers en Espagne.

10 octobre Arrivée en Espagne des armes, des avions et des cadres militaires soviétiques.

13 octobre Les premiers volontaires à destination de la Colonne internationale sont rassemblés à Albacete. La colonne devient à la fin du mois une brigade régulière, bientôt dédoublée.

1er novembre Signature de l’Axe Rome-Berlin.

25 novembre Signature du pacte « anti-Komintern » entre l’Allemagne et le Japon, rejoints par l’Italie un an plus tard.

Novembre - décembre Bataille de Madrid. Grâce à une conjonction de facteurs favorables, les gouvernementaux parviennent à défendre Madrid et par conséquent à ne pas perdre alors la guerre. Les Brigades internationales interviennent avec succès à la Cité Universitaire et à Casa de Campo.

Novembre - décembre Le recrutement des volontaires étrangers connaît un immense succès en France, Belgique et Suisse, bientôt suivies par d’autres pays sous l’impulsion des partis communistes. Trois autres brigades sont organisées, sur la base des effectifs surnuméraires.

Décembre Échecs des Brigades internationales en Andalousie, au Cerro de los Ángeles et à Teruel.

22 décembre Arrivée du corps expéditionnaire italien (CTV) en Espagne.

 

1937

Février - avril Échec des grandes offensives nationalistes d’encerclement de Madrid. Au sud, en février sur la rivière Jarama, ils sont arrêtés in extremis par la présence de deux divisions républicaines se préparant elles-mêmes à l'offensive et par la défense sacrificielle des bataillons internationaux. Au nord, en mars, l’offensive italo-espagnole sur Guadala-jara est mise en déroute par l’aviation soviétique et la ténacité des troupes républicaines. Les Brigades internatio-nales sont victorieuses à Motril et Pozoblanco.

Mars - avril Les plaintes contre André Marty s’amoncellent auprès du Komintern, venant tant du PCE que du PCF. Rappelé à Moscou pour y présenter un rapport sur son activité en Espagne, André Marty y est retenu sans être désavoué. Un triumvirat assure l’intérim à Albacete.

Avril - mai Le bombardement aérien de Guernica puis le bombardement naval de la ville portuaire d’Almeria par l’Allemagne suscitent un émoi considérable, sans parvenir à l’abandon de la politique de non-intervention par les démocraties.

3 - 17 mai « Journées de mai » à Barcelone. La CNT appelle au calme et le gouvernement rétablit l'ordre par la force. Le POUM est interdit et ses dirigeants mis en jugement. L’armée catalane est fusionnée dans l’armée régulière républicaine. Ses bataillons étrangers sont dissous ou marginalisés. Chute du gouvernement Caballero, constitution du gouvernement de Juan Negrín.

19 juin Décret obligeant les combattants étrangers à rejoindre les Brigades internationales. Le dernier bataillon international indépendant est dissous le mois suivant.

28 Juillet Invasion de la Chine par le Japon.

Juin-août Offensives républicaines infructueuses contre Ségovie, Huesca, Brunete et Saragosse avec une participation massive des Brigades internationales. Après la sanglante bataille de Brunette, ces dernières sont entièrement réorganisées, les recrues espagnoles sont désormais majoritaires en leur sein.

Octobre Offensive républicaine à Cuesta de la Reina, nouvel échec. Chute de Gijón, fin de la poche républicaine au nord de l’Espagne.

Septembre - octobre Staline impose un changement de stratégie à la campagne de solidarité avec la République espagnole. André Marty est renvoyé en Espagne, sous le contrôle du délégué du Komintern, l’Italien Togliatti. Une seconde campagne de recrutement est ordonnée aux partis communistes.

12 décembre L’Italie quitte la SDN.

15 décembre Offensive républicaine à Teruel, première capture par l'armée gouvernementale d'un chef-lieu provincial. Impact immense dans le pays et à l'étranger. Le 22 février, la ville est reprise par les armées nationalistes, deux brigades interna-tionales sont déployées en défense.

 

1938

9 mars Annexion de l’Autriche au Reich allemand (Anschluss).

Mars - avril Offensive italo-espagnole en Aragon, les armées républicaines sont mises en déroute. Deux brigades internationales sont virtuellement annihilées. Le détournement inattendu des armées victorieuses du nord (Barcelone) vers le sud (Valence) permet la survie de l’Espagne républicaine, désormais coupée en deux. Gouvernement Juan Negrín.

Juillet - août L'armée républicaine prend l'offensive en Catalogne et franchit l'Èbre. Reformées et complétées, les Brigades internationales participent à la bataille. L'offensive est rapidement contenue malgré des succès tactiques initiaux.

27 août Staline accède à la demande du gouvernement républicain de démobiliser les Brigades internationales. André Marty est chargé de la liquidation du projet et du suivi des vétérans.

21 septembre Discours de Negrín à la SDN annonçant le retrait unilatéral des étrangers combattants dans l’armée républicaine. Les Brigades Internationales sont retirées du front. Les étrangers sont rassemblés dans des camps de démobilisation en Catalogne.

29 septembre Signature des accords de Munich.

28 octobre Défilé à Barcelone des Internationaux démobilisés (Despedida).

Décembre - janvier Les forces italo-espagnoles attaquent en Catalogne, des bataillons internationaux informels sont levés à la hâte parmi les étrangers restant en Catalogne, sans influer sur l’issue désespérée des combats.

 

1939

26 janvier Entrée des troupes italo-espagnoles à Barcelone.

Février Après une retraite constante, les vétérans étrangers parviennent à la frontière française. Désarmés, ils sont internés comme des centaines de milliers d’Espagnols.

5 mars Prise de pouvoir à Madrid d’une coalition anticommuniste opposée à la résistance à outrance.

28 mars Madrid tombe sans combat, l'armée républicaine rend les armes sur l'intégralité du territoire.

1er avril Franco annonce la fin de la guerre.

Mars - avril Invasion de l’Albanie par l’Italie et de la Tchéquie par l’Allemagne.

Mai Transfert des vétérans au camp de Gurs. Une rafle de la police française envoie plusieurs vétérans en liberté ou en convalescence en région parisienne vers leurs camarades à Gurs.

23 août Signature du pacte de non-agression germano-soviétique. En France, la presse communiste est interdite trois jours plus tard. Marty est à Moscou, il ne reviendra en France qu’en 1944.

1er - 3 septembre Invasion de la Pologne par l’Allemagne, suivie de la déclaration de guerre anglo-française contre celle-ci.

26 septembre Le PCF et la quasi-totalité de ses organisations afférentes sont dissous et leurs biens saisis en France. Maurice Thorez est exfiltré vers l’Union Soviétique.

 

1940-1956

1940 - 1941 Depuis Moscou, André Marty continue de suivre les vétérans et termine le classement des archives des Brigades internationales jusqu’à l’interruption de ce travail lors de l’invasion de l’Union Soviétique par l’Allemagne en juin 1941.

15 mai 1943 Dissolution du Komintern.

1943 - 1944 André Marty est membre de l’Assemblée consultative provisoire d’Alger.

1945 - 1952 André Marty est nommé au secrétariat du PCF en troisième position dans la hiérarchie du parti, derrière Thorez et Duclos.

1946 - 1948 Réélu président de l’AVER, André Marty s’emploie à faire adopter une loi reconnaissant le statut d’anciens combattants aux vétérans d’Espagne. Production du film Levés avant le Jour.

Janvier 1951 - décembre 1952 Affaire Slansky en Tchécoslovaquie.

Octobre 1950 - mars 1953 Thorez, malade, réside à Moscou.

Décembre 1952 – janvier 1953 Affaire du « complot des blouses blanches » à Moscou.

26 mai 1952 Début de l'affaire Marty Tillon.

Janvier 1953 André Marty est exclu du PCF puis de l’AVER.

5 mars 1953 Décès de Staline à Moscou.

14 février 1956 Rapport Khrouchtchev.

23 novembre 1956 Décès d'André Marty à Toulouse.