Omar : d'un monde l'autre

Mai-juin 1968 : Etudiants étrangers en France

Omar

Omar Blondin Diop : d'un monde l'autre

par Françoise Blum (CHS) et Martin Mourre (IHA-Crepos)

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Cette contribution a pour objet l’observation située de quelques circulations transfrontalières, liées à mai 68, que ce soit celui de France ou celui du Sénégal, circulations des personnes mais aussi avec elles des idéologies et des pratiques. Ces circulations sont aussi rendues possibles par des connexions antérieures et d’ordre plus structurel : des connexions produites, pourrions-nous dire, en simplifiant, par l’ancien ordre impérial dont il reste alors bien des vestiges.


Observation située à partir d’un personnage qui a été un passeur. Il pourrait être un personnage de roman mais il l’est en fait d’abord de film, le jeune sénégalais Omar Blondin Diop . Ou plutôt d’ailleurs à partir des 5 frères Blondin Diop dont Omar.
Si Omar fut d’abord connu ce fut par le film de Godard « La Chinoise » où il joue son propre rôle, celui d’un étudiant marxiste-léniniste. Le film date de 1967 et malheureusement, on ne sait par quel biais Godard eut accès à Omar, connut Omar, peut-être par l’UJCMLF (Union des jeunesses marxistes-léninistes)?.
Qui est donc Omar ? Il est né le 18 septembre 1946 à Niamey, d’un couple de médecins et sage-femme : Ibrahima Diop et Adama N’Diaye. Il fait de brillantes études puisqu’il est reçu à l’âge de 21 ans, en 1967, à l’école normale supérieure de Saint-Cloud, premier sénégalais dans ce cas. Cela a réjoui Léopold Sédar Senghor, car le président n’avait lui-même pas réussi à entrer à l’ENS et était fier de toutes les réussites scolaires sénégalaises, surtout si elles avaient lieu sur le sol de France
Senghor était d’une certaine façon et sénégalais et français, de nationalité, de cœur et de culture. Il voyait en Omar un digne successeur de ce qu’il avait lui-même été en étudiant en France. Depuis l’époque de Senghor le nombre d’étudiants africains en France a explosé. Ils sont environ 10 000 en 1968, dont la moitié boursier des gouvernements africains , comme l’est Omar du gouvernement sénégalais. Ces étudiants ont participé au mouvement de mai 68 en France comme tout un chacun mais aussi à leur manière, avec leurs logiques nationales : ils ont massivement occupé les ambassades africaines, pour protester contre les politiques généralement autoritaires des pays d’origine. Le Sénégal connait alors un régime présidentiel fort depuis l’arrestation en 62 de l’ancien président du conseil Mamadou Dia, bien qu’une fonction de premier ministre attribuée à Abdou Diouf ait été créée en 70, conséquence dit-on de 68 ; un parti unique comme partout ailleurs en Afrique, étroitement lié à l’Etat puisque les Ministres sont généralement à la fois ministres , membres du Bureau national du parti et députés : on pourrait parler d’Etat-Parti. Les étudiants sénégalais en France étaient aussi parfois adhérents ou activistes de partis et organisations françaises que ce soit le PCF ou la maoïste UJCMLF, dont Omar fréquentait les cercles. Omar lui-même fut aussi du mouvement du 22 mars, et occupa Nanterre. Il fut en conséquence expulsé de France en octobre 69 du fait d’une information judiciaire pour violence et voies de fait. Néanmoins il put retourner en France un an plus tard, en octobre 1970, suite à l’intervention de Senghor lui-même. Les sources de police expliquent cette intervention par le désir de Senghor de débarrasser le Sénégal du très actif Omar Blondin. Il aurait préféré le savoir en France. De notre côté, nous pensons plutôt que Senghor était soucieux que l’ étudiant puisse poursuivre des études brillamment commencé et soit donc l’un des fleurons de la future élite sénégalaise.
Toujours est-il que nous avons, avec cette expulsion, une autre forme de circulation, forcée cette fois, après la venue en France pour études. Les expulsions du fait d’activisme politique ont souvent largement contribué à la diffusion d’idéologies et savoirs contestataires que les expulsés se pressaient de réinvestir en d’autres lieux.
Omar fut un des propagandistes actifs d’une contre-culture qui connaissait alors ses plus beaux jours : Les situationnistes, le cinéma et le théâtre d’avant-garde. On lui doit par exemple la critique du film d’Andy Warhol : Chelsea Girls qu’il publia dans le magazine anglais Cinim du printemps 69. Cinim accueillait, outre celle d’Omar, de prestigieuses signatures : Jonas Mekas, Ray Durgnat, Ron Geesin, Pier Paolo Pasolini, Alex Viany, Norman Fruchter, bref la fine fleur du cinéma avant-gardiste. Cinim a été brièvement de 67 à 69 l’organe d’une coopérative fondée par Simon Hartog , lui-même cinéaste et producteur, pour aider le cinéma indépendant, et d’avant-garde. Il n’est pas non plus insignifiant que Simon Hartog eut été très intéressé par le cinéma du « Tiers-monde » et qu’il partit plus tard au Mozambique indépendant pour y promouvoir un nouveau cinéma. En matière de théâtre, on doit également à Omar un projet de « théâtre urbain » retrouvé dans les archives familiales et qu’il a donc sans doute du écrire au Sénégal après son expulsion. Un théâtre urbain c’est-à-dire militant et populaire pour et avec les masses . Le texte finit par cette « conclusion morale » , « plutôt la mort que l’esclavage » qui fait en quelque sorte écho au célèbre discours de Sékou Touré : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l'esclavage ». Durant ses séjours en France, il semble qu’il voyage partout en Europe : Londres, Bonn, Amsterdam etc….


Mais l’histoire d’Omar ne s’arrête pas là et elle est ensuite très étroitement liée à sa famille ou plutôt à ses frères. Son frère Ousmane, alors collégien a connu le 68 sénégalais au cours duquel il a expérimenté sur le vif les recettes de cocktails molotov envoyé par Omar, de France. Diallo et Mohamed Diop vont être quant à eux au cœur d’une rocambolesque histoire , rocambolesque à nos yeux contemporains mais au fond parfaitement symptomatique de ces folles années 60 où l’on croyait à la possibilité de faire tomber des pouvoirs réactionnaires, et où on essayait selon le vœu du Che d’allumer partout des foyers de guerilla. Les mille Vietnam ! qui nous semblent aujourd’hui parfois dérisoires.


Il semble que Diallo et Mohamed aient appartenu à un éphémère groupement le Mouvement des Jeunes Marxistes-Léninistes fondé par Landing Savané qui avait, comme Omar, participé au Mai français et, entre autres choses organisé le 30 mai 68 l’occupation de l’ambassade du Sénégal à laquelle Omar participa, et était comme Omar membre de l’UJCMLF. Landing Savané fut un des plus actifs introducteurs du maoïsme au Sénégal. Toujours est-il qu’après des scissions du MJML de nouveaux groupuscules se forment dont un certain CIARP (Comité d’initiative pour une action révolutionnaire permanente), dont les principaux animateurs sont les frères Blondin : Le CIARP «se caractérise par une idéologie assez frustre, à base de nationalisme, éloignée du marxisme-léninisme et par des activités de type anarchiste. » disent les archives de l’ambassade de France. Et le CIARP, et les frères d’Omar, vont se rendre célèbres par deux actions d’éclat : la première est incendiaire, au sens littéral. Quelques jours avant la visite du Président Pompidou à Dakar, en février 1971, les jeunes gens mettent le feu à quelques lieux éminemment symboliques, dans la nuit du 15 au 16 janvier 1971 : la direction des mines, le centre des travaux communaux, quelques voitures appartenant à des assistants techniques et surtout le centre culturel français de Dakar, symbole de ce néo-colonialisme alors violemment dénoncé par la jeunesse sénégalaise. Les incendiaires ont procédé avec des bidons d’essence, des mèches d’étoupe et des cocktails molotov. Les dégâts restent limités -sauf au CCF où on les chiffre à environ 10 Millions de CFA. Mais c’était bien une tentative d’allumer un foco ! Ces incendies ont été accompagnés par des distributions de tracts ainsi que par des inscriptions sur les murs à Dakar et Saint-Louis. C’est en fait la réaction du gvt sénégalais qui donnera à cette affaire une importance démesurée : arrestation de 3 syndicalistes qui n’ont rien à voir avec l’affaire en question. Les syndicats appellent alors à la grève et la police encercle l’université, comme elle l’avait fait en 68. 3 ans après 68, il existe encore une sorte de réflexes, répressifs du côté du pouvoir, contestataires du côté des élèves, étudiants et syndicats. Deux autres tracts , dans le même registre sont diffusés. Le second intitulé « Senghor le valet et Pompidou son maître » est accompagné d’un dessin représentant Senghor tenu en laisse par Pompidou. Pour réaliser ces tracts, les jeunes gens avaient volé une ronéo du collège Sacré-Cœur. Il se révéla qu’elle ne fonctionnait pas mais ils bénéficièrent alors de l’aide d’une assistant technique français , Jean-Louis Ravel. Car il y avait alors au Sénégal 49000 assistants techniques, coopérants français, et VSN qui étaient parfois de gauche. Les plus connus sont sans doute Pierre Fougeyrollas, et Catherine Coquery-Vidrovitch.
La deuxième action est restée à l’état d’intention. Il s’agissait d’attaquer au cocktail molotov , comme l’annonçaient d’ailleurs naïvement les tracts, le cortège du Président Pompidou. Là aussi une action éminemment symbolique. Mais le jour de l’arrivée de Pompidou et donc prévu pour le défilé présidentiel, le 5 février 1971, les jeunes gens présents dans la foule furent arrêtés, porteurs de sacoches contenant des bouteilles de Perrier transformés en cocktails molotov ainsi que les tracts précités. Parmi eux deux frères d’Omar, Diallo Blondin Diop, considéré comme le leader du groupe et Mohamed Diop. Et de nouveau ces arrestations déclenchèrent l’agitation à l’université et dans les lycées et pour ces derniers en particulier au lycée Van Vollehoven où elle fut organisée par un quatrième frère Blondin, Auguste, qui y était élève. Les accusés furent jugés par un tribunal spécial et condamnés à des peines très lourdes. Diallo Diop écopa de la perpétuité , Mohamed Diop de 5 ans.
Les jeunes gens sont internés à la prison de Gorée. Et c’est là qu’Omar intervient de nouveau. De France il gagne la Syrie pour un entrainement militaire dans un camp du Fatah, Beth Naïm. Il est accompagné de son condisciple et ami Alioune Sall dit Paloma, un des animateurs du 68 sénégalais. Les deux jeunes gens restent donc deux mois dans le camp pour ensuite partir pour l’Algérie où ils espèrent renforcer les liens avec les Black Panthers. Ils ont le projet d’enlever l’ambassadeur de France au Sénégal (alors Jean de la Garde ?) pour l’échanger contre leurs amis emprisonnés. Ils espèrent la médiation d’Eldridge Cleaver auprès du gouvernement algérien pour que celui-ci accepte de donner asile aux kidnappeurs et à leur futur otage. C’est en mai 1971. Mais intervient alors, à Alger une crise au sein des Panthers, qui découragent Omar Blondin et Paloma de nouer des liens productifs : productifs c’est-à-dire mise au point de stratégie de guerilla urbaine. Ils partent alors pour la Guinée, mais là aussi les choses ne vont pas de soi. Il règne une sorte de paranoïa généralisée suite à un des multiples « complots » de la présidence Sékou Touré. Un oncle d’Omar qui était encore tout récemment Ministre des travaux publics de Sékou Touré vient de se faire arrêté. On refoule les jeunes gens dès l’aéroport et les voilà de nouveau dans un avion de l’aeroflot, la seule compagnie à desservir alors l’Algérie. Mais l’avion fait escale à Bamako et les deux jeunes gens décident de rester au Mali. Ils y entrent sans problème. Ils vont loger chez une cousine d’Omar, où ils se font passer pour des étudiants enquêtant sur la philosophie Dogon. Ils espèrent toujours y préparer l’enlèvement de l’ambassadeur de France. Ce projet, on s’en doute n’aboutira pas. En revanche , une tentative d’évasion a lieu avec des complicités au sein même de la prison (Suzanne Sock, la fille du régisseur), où sont internés Diallo et Mohammed. Mais c’est un échec et son seul résultat est le transfert des internés vers le Sénégal oriental et la dure prison de Kédougou, où sont déjà les accusés de 62, l’ancien président du conseil Mamadou Dia, l’ancien ministre et syndicaliste Ibrahima Sarr, l’ancien Ministre de l’intérieur Valdiodio N’diaye . Omar et Paloma sont arrétés au Mali, et l’on découvre une lettre où Omar fait état de leur projet d’enlèvement. Leur arrestation est là aussi liée à la visite d’un Président , cette fois celle du Président Senghor, première visite au Mali du Président sénégalais après l’explosion de la Fédération. Les autorités maliennes, qui connaissaient parfaitement la retraite d’Omar puisqu’elle était même fréquentée par le chef de la sureté qui fréquentait son hôte, ne voulurent pas prendre le risque de mécontenter le président du Sénégal ou celui de quelqu’agression contre lui. Elles voulurent lui donner des gages de leur bonne volonté. Omar et Paloma passèrent ainsi 3 mois dans les cellules des commissariats maliens avant d’être extradés vers le Sénégal.



Omar Omar

Omar en paya le prix , et le prix fort. Il fut condamné, ainsi que son complice Alioune Badara Sall dit Paloma, à 3 ans de prison, qu’il devait purger à Gorée, beaucoup moins dure que Kédougou. Diallo Diop est aussi rejugé pour tentative d’évasion et condamné à 3 ans de plus, qui s’ajoutent donc inutilement à la perpétuité. Une peine relativement clémente donc pour Omar, mais à laquelle il ne survit pas. Il fut retrouvé mort dans sa cellule le 11 mai 1973…. L’état sénégalais prétendit au suicide, la presse publia même une photo du « pendu », pour ce qui prit des allures d’affaire d’état. Le gouvernement publia un livre blanc sur ce suicide , destiné à préserver dans l’opinion nationale et internationale l’image d’un pays qui se voulait, comparé à certains de ses voisins une démocratie exemplaire. Mais beaucoup contestèrent cette version, dont le père médecin qui avait assisté à l’autopsie et pouvait témoigner de traces laissées par des coups violents. La version alternative la plus crédible, en tous cas celle qui a désormais cours est qu’Omar aurait craché au visage du Ministre de la justice, le très controversé Jean Collin venu visiter la prison. Ses gardiens sanctionnés pour ne l’en avoir pas empêché se seraient vengé en le rouant de coups, jusqu’à la mort. Paloma, quant à lui pense qu’Omar suite à un affrontement avec ses gardiens, avait été mis au mitard, et que chaleur humidité et mauvais traitements avaient entrainé sa mort. On dit aussi que Senghor pleura en apprenant la mort du très brillant Omar Blondin Diop. Toujours est-il que l’enquête fut sabotée et que la vérité est encore incertaine. Il semble que la famille veuille faire rouvrir le dossier.
La mort d’Omar ne passa pas inaperçue, ni au Sénégal, ni en France. En France, 90 professeurs et anciens élèves et 220 élèves des ENS adressent un télégramme de protestation au Président Senghor, devant une mort qu’ils qualifient de suspect . Aurait également parut alors un Manifeste de 86 intellectuels … qui prouvait une sorte de solidarité au-delà des frontières. Au Sénégal, l’AGES lança le mot d’ordre d’une grève qui fut très suivie et des troubles survinrent, du fait d’une jeunesse -il s’agit surtout des lycéens plus que des étudiants- qui réutilisa les méthodes et techniques de saccage et affrontements qui n’avaient plus eu cours depuis mai 68 : grèves, manifestations, voitures incendiées, vitrines brisées. « Ces excès, les plus graves qu’ait connu la capitale sénégalaise depuis les troubles de 68 ne paraissent pas avoir été réellement orchestrés et répondent sans doute à un besoin de défoulement plutôt qu’à des mots d’ordre précis. Dirigés contre les représentants , les bénéficiaires ou les symboles de l’ordre établi plus encore que de la présence étrangère, mais souvent inspirés d’un vandalisme élémentaire, ils sont le fait des lycéens plus que des étudiants, des filles autant que des garçons… » Des inscriptions fleurirent sur les murs : Blondin vivra ; On tue vos fils, réveillez-vous ; du riz pas de sang ; Senghor assassin ; Collin assassin de Blondin ; Assassins, Blondin vivra ; Senghor et Jean le colon ont abattu Blondin et courant mai : les chiens aboient, la caravane de la révolution arrive » . Mais, après le 15 mai et la grève appelée par l’AGES, les autres mots d’ordre ne furent guère suivis sauf au lycée Van Vollenhoven qui était celui d’un autre frère Blondin, nous l’avons dit. Des contre-inscriptions apparurent sur les murs comme : Oui à la négritude ; oui à l’africanité ; jeunesse prends garde aux drogues ; père Blondin cesse de mentir ; la drogue mène au suicide ; les vendus au parti communiste français drogues sont condamnés. Et au domicile des Blondin : Lache-menteur-drogue. Puis les choses se calmèrent et, quelques années plus tard, le Président Senghor gracia, par décret du 27 mars 1974 tous les prisonniers politiques qu’il s’agisse de ses vieux ennemis Mamadou Dia, Ibrahima Sarr arrêté en 62 ou des jeunes impliqués dans ce qu’on appela « l’affaire des incendiaires ».
Au-delà de son caractère événementiel et tragique l’histoire d’Omar Blondin Diop a valeur d’exemple : exemple de ce que furent parfois les rapports franco-sénégalais qui ne se limitaient pas aux sommets de l’Etat mais concernaient aussi toute une jeunesse à cheval sur les deux pays ; exemple de ce que furent les pratiques et savoirs militants qui au Sénégal comme en France tenaient ou pouvaient tenir d’un marxisme simplifié mâtiné de situationnisme et d’anarchisme ; exemple de circulations internationales extrêmement faciles : rappelons en effet que jusqu’au mitan des années 70 il y avait toute liberté de circulation comme d’établissement entre l’Afrique francophone et l’ancienne métropole ; exemple aussi d’événements qui furent en quelque sorte comme la queue de la comète 68 , d’un 68 qui eut lieu et en France et au Sénégal. La mort d’Omar scelle aussi d’une certaine façon une époque et enterre les idéaux d’une jeunesse qui croyait en un monde meilleur et plus égalitaire, tant à Dakar qu’à Paris, à Bamako ou à Pékin. Et une jeunesse aussi que la violence ne rebutait pas dans la mesure où elle la croyait au service d’une cause juste. Mais une violence qui se heurtait à celle, autrement mieux armé du pouvoir.
Et Omar, de héros de film est aussi devenu un héros de roman : Boris Boubacar Diop l’a représenté sous les traits et le nom de Kaba Diané dans le Temps de Tamengo. On trouve encore à Dakar aujourd’hui des Tee-Shirts à son effigie. A Paris, en mai dernier une exposition lui a été consacrée par l’artiste belge Vincent Meesens. Mais les étudiants sénégalais d’aujourd’hui ne savent plus qui étaient cet Omar Blondin, icône des années 70. Et si l’on commémore quelque chose le 11 mai, ce n’est pas la mort d’Omar mais celle de Bob Marley.